Je suis récemment tombée sur une revue issue de Harvard Business de Nancy J.Adler qui évoquait un lien potentiel entre le “leadership” et le fait de tenir un journal. Cette revue a éveillé ma curiosité sur différents aspects que je vous livre aujourd’hui dans cet article qui s’annonce un peu plus long que d’habitude et à la sauce américaine !
Un·e leader ?
Voici une définition de ce qu’est un leader : un·e leader a des compétences personnelles qui lui confèrent une différence et qui lui permettent d’être écouté·e et suivi·e par un groupe de personnes.
Il existe des leaders « officiel·les » que certains auteurs appellent des leaders « responsables ». Ce sont celles et ceux qui sont chargés officiellement du groupe. Les chefs désigné·es et reconnu·es en tant que tel·les. Hiérarchiquement : les patron·nes, les associé·es, …
Et il existe des leaders « non officiel·les » que certains appellent des leaders « effectif·ves ». Ce sont les personnes qui “tirent les ficelles” et prennent des décisions. Parfois, on ne sait même pas qui sont ces personnes (c’est implicite). Il/elle a la confiance du ou des chef·s et l’influence. Ce sont des personnes qui du fait de leur expérience, de leur tempérament ont une certaine influence sur les autres membres d’un groupe.
Peut-être que cette histoire de leadership ne vous parle pas du tout. Ce que rapporte Nancy J. Adler dans cette revue et qui pourrait vous parler davantage, c’est ce qu’a découvert l’Université de Yale : les jeunes médecins deviennent nettement meilleurs diagnostiqueurs après avoir suivi un cours d’histoire de l’art. Oui, oui, vous avez bien lu. Pourquoi ? Parce que regarder l’art enseigne au spectateur – qu’il soit artiste, médecin ou chef d’entreprise – à comprendre une palette de complexité plus riche.
Bon, je ne vais pas vous proposer un cours d’histoire de l’art, je vous rassure, mais je souhaite vous rapporter ici ce qu’a écrit Nancy J. Adler car cela recoupe sur beaucoup d’aspects mon point de vue.
Alors je vous propose, que vous vous sentiez l’âme d’un·e leader ou pas du tout, de prendre un carnet. Votre carnet.
Ritualisez votre pratique
Voilà la routine que propose Nancy J. Adler (elle y va parfois un peu fort mais l’état d’esprit y est, à mon avis !) :
- Achetez un carnet. Écrire sur un ordinateur ne procure pas les mêmes avantages que d’écrire à la main. Alors achetez un vrai carnet ou pas… car je vous l’offre avec mes accompagnements !
- Engagez-vous à “réfléchir” 15 minutes par jour (elle parle bien de réfléchir dans un carnet !). C’est de loin l’étape la plus difficile. Donc, si 15 minutes semblent initialement impossibles, commencez par 5 minutes. Mais commencez quelque part.
- Trouvez un endroit tranquille où vous ne serez pas interrompu·e. Créez-vous un rituel plaisant (je vous en parle souvent, ça aide votre cerveau ).
- Choisissez la bonne heure, de préférence la même heure chaque jour, lorsque vous ne serez pas dérangé·e. Choisissez une heure qui vous convient, mais gardez bien ces 15 minutes dans votre planning comme un rendez-vous avec vous-même (cette idée me semble tout à fait pertinente !). Je pense que, pour démarrer, 1 fois/semaine c’est déjà super !
- Écrivez tout ce qui vous passe par la tête. Vous pouvez commencer par un délestage de cerveau. Les pages vierges d’un carnet vous invitent à tenir une conversation honnête avec vous-même tous les jours (ou une fois/semaine). Dans votre carnet, vous pouvez dire n’importe quoi. Alors donnez-vous la permission de suivre vos flux sans juger, censurer ou essayer de diriger où vos pensées pourraient vous mener. Et ne vous inquiétez ni de la grammaire ni de l’orthographe.
- Ne partagez pas votre carnet avec qui que ce soit. Vos réflexions sont les vôtres. Elles ne sont pour personne d’autre. Elles vous apportent ce que tous les experts, conseillers et coachs du monde entier ne peuvent vous offrir : votre propre point de vue .
Si vous ne savez pas comment commencer lorsque vous vous trouvez face aux pages vierges, voici quelques suggestions qu’elle donne (ce sont des questions de « déclenchement », 1 ou 2 suffisent largement) :
- Comment vous vous sentez là tout de suite ?
- Comment vous vous sentez par rapport à votre travail ?
- Qu’est-ce qui mérite votre plus grande attention …
o dans votre travail ?
o dans votre vie ?
o dans le monde (carrément !) ? - Quelle est l’idée la plus scandaleuse (ou amusante ou nouvelle) que vous ayez entendue au cours des dernières 24 heures ? Qu’est-ce que vous aimez à ce sujet ?
- Quelle est l’initiative la plus excitante dont vous ayez entendu parler cette semaine ?
- Qu’est-ce qui a le plus contribué à votre bien-être cette semaine (ou au bien-être de vos proches, de vos collègues) ? Comment pouvez-vous avoir plus de bien-être dans votre vie ?
… et ouvrez-vous à l’ “art” (un minimum) !
Nancy J.Adler rappelle que l’art invite les personnes à aller au-delà de la frénésie de la vie. L’exposition de peintures et d’autres formes d’art offre la possibilité d’expérimenter de nouvelles perspectives. Si vous vous concentrez vraiment sur une peinture, que voyez-vous ? Si vous reliez ce que vous voyez à votre situation actuelle, quels nouveaux points de vue le tableau révèle-t-il ? Cela peut sembler exagéré, mais la juxtaposition inattendue entre une peinture et des défis du monde réel expose souvent une dynamique cachée et de nouvelles perspectives surprenantes (je confirme ).
Bon ok. Pas toujours évident d’aller à des expositions… . Par contre, ce qui est chouette, c’est qu’avec de simples images (d’art ou non), ça marche aussi !
Pour utiliser de simples images comme déclencheur d’exploration, suivez les étapes ci-dessous :
- Choisissez rapidement et spontanément (c’est à dire en moins d’une ou deux minutes) une simple image. Laissez votre œil reposer sur cette image qui vous attire pour quelque raison que ce soit (parce que vous l’aimez, vous la détestez, ou pour une raison qui vous est inconnue).
- Observez ce que vous avez choisi pendant au moins trois minutes sans interruption. Chronométrez-vous ! Trois minutes peuvent sembler très longues.
- Renforcez votre capacité à voir. Décrivez ce que vous avez choisi : qu’avez-vous vu ? Qu’avez-vous pu voir à la fin des trois minutes que vous n’avez pas remarqué lorsque vous avez choisi cette image pour la première fois ?
- Posez-vous des questions d’exploration. Quelles nouvelles perspectives l’image révèle-t-elle pour vous ? Par exemple : En quoi ma situation actuelle professionnelle ressemble-t-elle à cette image ? Laissez-vous surprendre par les idées qui se dégagent.
Je ne peux, bien sûr, que vous inviter à compiler tout ça dans un carnet .
Enfin, la revue s’achève sur le fait que de s’exprimer dans un carnet régulièrement vous donnera le courage de voir le monde différemment, de comprendre le monde différemment voire carrément de “diriger” (si tant est que vous vous considériez comme “dirigeant·e”) de nouvelles manières. Ce qui est nécessaire, d’après l’auteur.
Vous en souhaitez davantage ?
Crédit photo : Co(w) et Compagnie