Je sais bien, pour l’avoir vécu, que quand les consultations, les gardes, les visites s’enchaînent, on est un peu tous·tes dans notre bulle. On se dit parfois à peine bonjour, on est un peu en mode pilote automatique …
Dans certaines cliniques, il existe de telles tensions que vous êtes peut-être à des années-lumière d’avoir l’envie et l’énergie de “chouchouter” qui que ce soit qui travaille à vos côtés au quotidien. Je comprends tout à fait ça (là aussi, je l’ai vécu) et vous en avez, bien entendu, tout à fait le droit.
Aujourd’hui, je m’adresse plutôt à vous qui sentez que les lignes peuvent bouger, qu’il y a un “espace” d’ouverture avec vos collègues, que tout ne vous semble pas complètement figé, bloqué…
Insuffler du positif
Pour moi, le plus important est déjà d’avoir (et si possible de garder) un état d’esprit positif, ce qui est, selon les contextes et les moments, plus ou moins facile. C’est un peu comme si c’était en filigrane, en toile de fond… Si cela vous paraît trop difficile, c’est que ce n’est probablement pas le bon moment (et peut-être pas le bon endroit…).
Maintenant, à vous, voilà ce que je vous propose…
L’idée est de vous accorder un moment où vous portez votre attention sur ce qui va bien dans votre quotidien. Ce qui ne veut bien sûr pas dire que c’est le paradis au boulot !
C’est plutôt changer un peu votre point du vue car le cerveau humain a tendance à percevoir et retenir beaucoup les éléments négatifs (c’est des histoires de cerveau reptilien).
Commencez donc par réfléchir à l’une ou plusieurs des questions suivantes (et pourquoi pas écrire vos réponses dans un carnet ?) :
- Qu’est ce qui est agréable en travaillant au sein de cette équipe ?
- Qu’est-ce qui fonctionne particulièrement bien selon vous ?
- Quelles sont vos réussites récentes ? Est-ce qu’elles ne concernent que vous ou n’englobent-elles pas d’autres personnes de l’équipe ?
En vous proposant d’ “insuffler” du positif, je sous-entends que du positif parte de vous et qu’ensuite vous le diffusiez, que vous le transmettiez aux autres.
Ainsi, il va pouvoir se (re)créer du lien au sein de votre équipe.
(Re)créer du lien
Peut-être qu’en réfléchissant aux questions précédentes, vous vous être rappelé·e la prise en charge in extremis et efficace de ce chien en état de choc suite à un AVP, ou ce fou rire que vous avez eu avec une ASV suite à un quiproquo mémorable avec un éleveur…
Et pourquoi pas en (re)parler entre vous ? Le débriefer ? Voire même remercier un tel ou une telle pour son efficacité, sa rapidité, son humour ?
Certaines personnes considèrent qu’il est “normal” que tout se passe bien et qu’il n’est donc pas nécessaire de partager ces moments positifs. Je ne suis pas d’accord avec ça. Je pense qu’il est important de savoir aussi reconnaître et repérer ce qui fonctionne (et avec qui cela fonctionne !) avec honnêteté et authenticité.
Et de le communiquer à la personne concernée. Cela ne peut être que valorisant, non ?! Si vous pensez que tel ou telle collègue vous a vraiment été d’une grande aide, pourquoi ne pas le lui dire ?
Peut-être plus simplement, vous pouvez instaurer un moment dans la semaine où chacun raconte rapidement quelque chose qui a fonctionné pour lui ou pour elle récemment. Très concrètement. Par exemple, un retour positif sur l’utilisation de tel ou tel complément alimentaire dans telle prise en charge. Chacun pourra donc s’enrichir de l’expérience “technique” positive des autres.
Ces moments-là créent du partage et du lien (voire des souvenirs) entre collègues et permettent à chacun de sortir (un peu) de sa bulle .
… être attentif·ve !
Dernier point : être attentif·ve c’est à dire, littéralement, porter votre attention vers les autres. Aux autres vétos, aux ASVs, aux secrétaires…
Je pense ici à des choses assez simples comme demander de temps en temps comment tel ou telle personne va en ce moment (en étant prêt·e à entendre une réponse négative ou mitigée…).
Est-ce que cette personne aurait-elle besoin d’aide pour quelque chose ? Est-ce que vous, vous pouvez lui être utile ? Si oui, comment ?
Selon votre envie et les “codes” de la clinique, vous pouvez également vous intéresser à la sphère personnelle de vos collègues. Sans être particulièrement intimes, rien de tel, par exemple, que de fêter les anniversaires au sein d’une équipe pour vivre un moment chaleureux et convivial. Je connais beaucoup de cliniques qui instaurent dans un même esprit gourmand le rituel du “gâteau du stagiaire”.
Toutes les cliniques vétérinaires n’en sont certainement pas au même stade sur la notion d’équipe ou de collectif. Je crois néanmoins que c’est un sujet qui mérite vraiment réflexion et attention. Le Co de “Co(w) et Compagnie” vient d’ailleurs à la fois de mon attachement à la ruralité et à cette notion de collectif.
Si c’est un sujet que vous souhaitez explorer davantage avec créativité, je peux vous accompagner, individuellement comme collectivement.
Crédit photo : Co(w) et Compagnie
2 Responses
C’est une chouette démarche que de mettre en avant “le positif” plutôt que le “négatif” (sur lequel on a souvent tendance à se focaliser). Il y a des choses qui ne vont pas, certes, mais il y en a aussi plein d’autres qui fonctionnent ! Remettons un peu de sourires et de légèreté dans notre quotidien ! Merci pour ce (nécessaire) petit rappel ! 🙂
Avec plaisir pour ce rappel qui me semble, effectivement, nécessaire à avoir en tête 😉 !